Quand elle perd sa première dent, elle reçoit un très beau cadeau. Son petit frère, par maladresse, casse l’objet. Le voyant pleurer, Anne dit à sa maman : « Ça ne fait rien, tant mieux même, je ferai le sacrifice d’Abraham. » Quand elle donne ses jouets pour des enfants pauvres, elle choisit les moins abîmés et ceux qu’elle aime le mieux : « Sans quoi, je ne ferais pas mon sacrifice. » Vers l’âge de 10 ans, la maman d’Anne a l’impression que son enfant lui échappe : elle ne peut dire en quoi sa fille n’est point parfaite. Mère Saint-Raymond, catéchiste d’Anne, écrira plus tard : « … Le Bon Dieu l’appelait, elle en avait le sentiment : elle répondait à cet appel avec joie… elle avait une certitude intime qu’elle mourrait bientôt. » Son institutrice, Mlle Basset, ressent, chez son élève, une ascension rapide, une union à Dieu très intime : « Anne use des choses de la terre, mais n’a plus aucune attache… C’est, dans l’âme d’Anne, un calme paisible d’où découle un rayonnement bienfaisant. » Anne de Guigné meurt à l’aube du 14 janvier 1922 d’une méningite. Elle n’a pas 11 ans. « Cette enfant est une sainte ! » est le verdict général. Mais l’Église n’avait encore jamais eu à juger de la sainteté d’une enfant qui ne fût pas martyre. Saint Jean-Paul II a proclamé Anne de Guigné vénérable le 3 mars 1990.
Prière :